C’est le soulagement dans les rangs de Somap. Après dix-huit mois d’incertitude de la période de redressement judiciaire, la société de manutention rouennaise, filiale de Marfret, entrevoit un nouvel avenir avec, à la clé, la pérennité des emplois. Le tribunal de commerce de Rouen a en effet accepté et salué à l’unanimité le plan de restructuration de l’entreprise de manutention élaboré en interne et soutenu par le groupe Marfret. Une nouvelle ère s’ouvre pour la Somap et le Terminal Conteneurs et Marchandises Diverses (TCMD), tout à la fois terminal maritime et base logistique et multimodale de la vallée de Seine.
À compter du premier trimestre 2022, les clients découvriront un terminal de 140 000 m2 moderne, compétitif, bénéficiant d’un accès automatisé. Somap et AMS en restent les manutentionnaires, mais la partie terrestre sera traitée par une nouvelle entité : Rouen Conteneurs Terminal (RCT), fruit de la mutualisation des moyens matériels et humains des deux entreprises de manutention précitées.
Comme dans les grandes places portuaires, les transporteurs routiers pourront accéder au terminal via une prise de rendez-vous afin de fluidifier le passage portuaire. Un Terminal Operating System « Oscar » de dernière génération, utilisé dans le monde entier, sera déployé afin d’améliorer la gestion du terminal TCMD grâce à l’automatisation des opérations.
Le plan de restructuration en trois volets, élaboré pour rendre Somap viable, a été conçu pour dimensionner l’entreprise aux trafics de conteneurs actuels et la moderniser. Le premier volet a été une réflexion sur les besoins en outillage et en engins.
La deuxième décision importante a été d’œuvrer au rapprochement entre les groupes Marfret et Kuhn, propriétaire d’AMS, pour bâtir une organisation terrestre axée sur des synergies. « Nous avons créé une société de moyens, RCT, avec comme clients uniques Somap et AMS; RCT loue les engins et reçoit les dockers affectés aux opérations de manutention à terre et au brouettage sur la zone portuaire », détaille Louis Bonnefon, directeur de Somap.
Enfin, une réduction des effectifs de Somap a été rendue possible grâce à l’adoption d’un plan de départs volontaires, de neuf personnes, assorti d’un accompagnement social et d’une prime à la reconversion. Somap emploie désormais 35 collaborateurs.
Terminal maritime et hub multimodal
La Somap regarde maintenant l’avenir avec optimisme en offrant un service de manutention portuaire aux navires de ligne maritime jusqu’à 4 500 Evp et un hub multimodal sur l’axe Seine, aussi bien pour les marchandises export qu’import. « Nous soutenons l’activité havraise en positionnant Rouen comme le relais de la distribution en France, appuie Louis Bonnefon, et ceci grâce à l’espace dont nous disposons, à la facilité d’accès au terminal et aux solutions de massification que nous proposons depuis et vers le Havre avec notre service navette Fluviofeeder ». En effet, l’Arina fait escale dans trois terminaux au Havre ( TDF, TN et Quai des Amériques), avant de gagner Rouen deux fois par semaine via la Seine. C’est également par le fleuve que le Marfret Seine relie cette fois la région parisienne avec une escale à Rouen tous les mercredis.
En 2021, pour la première fois depuis 2016, la Somap a vu le retour de la ligne régulière Guyane/NEFGUI pour trois escales, puis à nouveau trois autres escales de repositionnement de conteneurs vides, cela en soutien au sein d’Haropa des terminaux havrais en prise avec une congestion endémique liée aux tensions logistiques mondiales.
2022 sera l’année pendant laquelle la restructuration de la Somap et du TCMD sera achevée, avec une offre améliorée et un positionnement stratégique sur l’axe Seine au sein d’Haropa.