Avec sa livrée blanche, le navire roulier Ferrymar a, pour la première fois, fendu les eaux cristallines de la Caraïbe en décembre 2023. Le fier successeur du Marin, achevé en novembre dernier, a été nativement conçu pour réduire au maximum son empreinte carbone. Ce bijou de technologie allie performance et fiabilité au service de la desserte de la Martinique et de la Guadeloupe. Revue du capitaine…
Le drapeau tricolore flotte fièrement au sommet du mât du Ferrymar, le nouveau roulier de Marfret au service de l’économie et des habitants des Antilles françaises. Une silhouette plus racée, plus épaisse que le Marin qu’il remplace, une proue arrondie et renforcée, sans étrave, trahissant une capacité accrue de 200 mètres linéaires au service des chargeurs ultramarins.
Davantage de remorques dans le garage de 1 200 mètres linéaires et de conteneurs en pontée pour ce navire de 11 124 tonnes d’acier mesurant 120 mètres de long pour 22 mètres de large avec un faible tirant d’eau. Et de la place pour 12 passagers, conducteurs routiers.
Les plus grandes innovations portent sur l’équipement de deux lignes d’arbres, de deux moteurs hybrides, diesel-électrique, permettant d’ajuster la consommation de carburant, garantissant une fiabilité à toute épreuve. A bord également, un système de retour au port en toute sécurité (Safe return to Port) assurant la permanence des services critiques durant trois heures. Son bouclier à l’avant (windchill), protège les aménagements par grosse mer. Ajoutons à cela deux propulseurs d’étrave électrohydrauliques facilitant les opérations d’accostage et d’appareillage.
Courant de quai et propulsion vélique
À bâbord comme à tribord, le Ferrymar a été équipé de prises pour le branchement au courant de quai, quel que soit son placement au terminal de l’Hydrobase, à Fort-de France, où il séjourne deux jours par semaine. Plus de bruit ni pollution lors de ce temps d’escale en Martinique et, à terme, en Guadeloupe. Marfret prévoit également de diminuer la consommation de carburant du Ferrymar en le dotant d’une assistance propulsive vélique dans le cadre d’une collaboration avec Farwind Energy qui développe des voiles rotor (Fletners) qui propulse jusqu’à dix fois plus vite qu’une voile classique. Cette spin-off de l’École Centrale de Nantes travaille également à la production d’hydrogène vert et de méthanol.
Prendre possession d’un nouveau navire génère toujours une émotion intense et l’enthousiasme des équipes après des mois passés à la conception avec le bureau d’étude Sdari et l’armement Marseille Fret puis la phase de construction par les chantiers navals chinois de Jiansu Dajin Heavy Industry sous la supervision d’Alwena Shipping.
Le Ferrymar dessert les ports de Marigot à Saint-Martin, Gustavia à Saint-Barthélemy, Pointe-à-Pitre en Guadeloupe et Fort-de France en Martinique.
Un investissement de 21 millions de dollars et autant d’innovations technologiques en faveur de la fiabilité, de la versatilité du navire, constituent aux yeux des clients un gage de confiance en l’avenir et un marqueur fort en faveur d’un service, créateur d’emplois et de richesse, en amélioration continue.